Il existait une communauté juive à Hagenthal, avec une synagogue et un cimetière.

 

À partir de 1650, Hagenthal abrita une communauté juive. En 1689, douze familles juives peuplaient Hagenthal-le-Bas, et trois Hagenthal-le-Haut. Hagenthal-le-Bas est un rabbinat jusqu'en 1910. Selon le recensement général de 1784, la population juive de Hagenthal-le-Bas se chiffrait à 356 personnes (et celle de Hagenthal-le-Haut à 271 personnes). En 1846, près de la moitié de la population de Hagenthal-le-Bas est de confession juive. Puis succède le déclin continu, dû aux mêmes facteurs que pour les autres communautés juives de la région. Au début du20ème siècle, la communauté est passablement affaiblie et il ne reste que quelques familles juives. 

 

Parmi les notables issus de cette communauté, se trouve Albert Goetschel, président de la communauté juive de Bâle de 1938 à 1969, et Jules Goetschel, qui sera le premier président juif du Grand Conseil de BâleVille. Ce dernier avait exprimé le désir de trouver le repos éternel à Hagenthal, auprès de ses ancêtres. 

 

LES RABBINS

Un rabbin était en poste à Hagenthal-le-Bas et y résidait jusqu'en 1910, date à laquelle le rabbinat fut transféré à Saint-Louis. Parmi les rabbins de Hagenthal-le-Bas, on note Raphaël Ris ou Raphaël Hagenthal.

Rabbin Abraham Ris, originaire de Hagenthal, exerça de
1812 à 1834 dans les communes de Endingen et Lengnau
(canton d'Argovie/Suisse). 

Il présidait l'école talmudique et oeuvra, de 1787 jusqu'à son décès à l'âge de 85 ans en 1813, en Suisse, dans les communautés de Lengnau et Endingen (actuel canton d'Argovie).

Puis son fils Abraham Ris lui succéda de 1812 à 1834.

 

 

 Le cimetière, situé à l'est du village, sur une hauteur, est établi en 1794 ou 1803 selon d'autres sources ; les monuments sépulcraux paraissent remonter au 19ème et au 20ème siècle.

 

La synagogue

La première synagogue de Hagenthal-le-Bas, devenue trop exiguë, fut remplacée par un édifice plus vaste en 1724. Cette construction n'ayant pas été autorisée, le Conseil souverain d'Alsace en ordonna la destruction en 1726, en même temps que celles de Biesheim et Wintzenheim. Les matériaux ont été vendus au profit de l'église catholique. Mais elle fut rebâtie en 1740. L'édifice fut transformé en 1804 et restauré en 1858-1860 (en 1848, la synagogue avait été pillée et dévastée lors d'émeutes antijuives). Après la première guerre mondiale, la communauté disparut. La synagogue, abandonnée, fut vendue et transformée. Depuis 2004, elle sert d'atelier à son propriétaire artiste. 

Le bâtiment qui subsiste de nos jours dans la rue de la Synagogue montre au sol les traces de l'"Almemor", pupitre où, à chaque Shabath, était lue à haute voix la Torah. Sur le mur côté Est, la trace de l'Arche, où étaient enfermés en dehors des heures d'office les rouleaux de la Loi, est encore visible. 

 

Les persécutions

L'année 1798 n'est pas seulement celle de la révolution contre la monarchie et l'aristocratie, c'est aussi celle de la persécution des juifs par les paysans. Au Sundgau, ils maltraitèrent les juifs, dévastèrent et brûlèrent leurs maisons. Obligés de s'enfuir, ils trouvèrent asile dans la ville de Bâle. On y comptait plus de 700 réfugiés, dont 115 de Hagenthal-le-Bas et 41 de Hagenthal-le-Haut. Par la suite, les juifs bâlois prononçaient à chaque Shabath une prière de reconnaissance pour la ville de Bâle, dont le texte fut imprimé en août 1789 et qui reste conservé à ce jour. 

Peu après ces évènements, les instigateurs de ce mouvement de persécution, Johann Birgi, Fridolin Pfister et Sébastian Zuger, furent arrêtés et jugés. Johann Birgi et Fridolin Pfister furent condamnés à mort et pendus. Quant à Sébastian Zuger, il écopa de trois ans de galère après avoir dû assister à l'exécution de Birgi et Pfister.

En 1848, une nouvelle vague de persécutions eut lieu.

 

L'incident du doigt

Les périodes d'agitation politique ont toujours favorisé les exactions contre les juifs. Les hommes pensaient peut-être ainsi chasser les créanciers, ou récupérer leurs titres de dettes, ou se venger des personnes qui réussissaient mieux qu'eux.

En 1848, après la révolution de février, les Français furent appelés aux urnes pour élire l'Assemblée Nationale. Pour Hagenthal et ses environs, le scrutin avait lieu à Huningue du 23 au 25 avril. On avait promis du pain, du fromage et du vin aux votants, afin de les inciter à y participer. Les hommes de Leymen, Neuwiller, Wentzwiller, Buschwiller et Hagenthal-le-Bas et Hagenthal-le-Haut se mirent en route, munis de gourdins. En l'absence de l'armée, de premières échauffourées débutèrent à l'aller, le dimanche, et les juifs prirent peur pour le retour du lundi de Pâques. Un groupe d'habitants de Hagenthal, pris de boisson et rentrant du vote par Hégenheim, fit un détour par la synagogue de ce bourg. Elle était gardée par un détachement de la Garde Nationale, comprenant des juifs. Ils commencèrent par se défendre contre les attaques des émeutiers à coups de crosse. Mais un certain Niglis de Hagenthal, s'en prenant violemment à l'un des défenseurs âgé, le ministre-officiant Samuel Jung-Picard, le fils de ce dernier saisit son épée et trancha un doigt à Niglis.

Ramassé par un des émeutiers, ce doigt fut porté à Hagenthal et présenté comme preuve que les juifs seraient en train de massacrer les chrétiens. Il en résulta une résurgence dangereuse des exactions, on sonna le tocsin et on pilla les maisons des juifs. Ceux-ci durent se cacher et s'enfuir. Par la suite, un lieutenant des Douanes, accompagné d'une douzaine d'hommes, parvint à rétablir l'ordre. Le lendemain, les militaires arrivèrent et emprisonnèrent 17 des meneurs de l'émeute.

 

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